Interlude électoral

En réalité, cet article aurait tout aussi bien pu s'appeler :"PANDA LOST IN JAPAN 2" mais je me suis dit qu'une accroche d'actualité ferait genre. Aussi, elle a un petit rapport avec cet article -ou billet, si on veut écrire correctement, car pour une fois, je serai concise, promis juré craché.

Pourquoi interlude? Parce qu'avec ce billet donc, je reprends les rênes de PLIJ avec fermeté, rênes que j'ai lâchement fait flotter pendant quelques temps sans même finir mon récit sur Tokyo. Mais j'avais de bonnes raisons: dès la mi-janvier, je me suis mise aux REVISIONS. Et oui, même si la 3A revêt des allures de vacances, il faut parfois aussi TRAVAILLER. Notamment pour les examens de fin de semestre à Doshisha, qui nous a concocté un super programme à base de 12 épreuves différentes (urgh), soit 4 épreuves de grammaire, deux de lecture, une de compréhension orale, une d'expression écrite, une de kanjis (500 kanjis à réviser en une semaine, c'est le bonheur) et deux d'expression orale. Je me rends compte que ça nous fait un compte de 11, mais je suis sûre qu'il y en avait 12. Tant pis. Les dits examens se sont déroulés les baguettes dans le nez je dirais, on verra bien avec les résultats...

Mais venons en au fait avec l'explication du mot "électoral". En réalité, comme toute élite de la nation tout élève Sciencespiste qui se respecte, j'ai décidé de vous montrer que cette année au Japon ne consistait pas uniquement en des sorties au temple et autres buffets à volonté au restaurant, mais bien à des choses sérieuses, comme la POLITIQUE.

Qui a dit que la vie politique n'existait pas au Japon? C'est ABSOLUMENT FAUX, et je vais vous le prouver.

La raison étant que depuis un mois environ, une campagne chaude bouillante pour la mairie de Kyoto envahit les rues.

Commençons par le commencement. Je revenais d'une cérémonie de tir à l'arc traditionnel au temple Sanjuusangendo et me dirigeais sur ma monture vers la gare centrale où je devais enchaîner avec la visite de l'exposition dédiée aux oeuvres d'Hokusai (à l'occasion du 250ème anniversaire du maître d'ukiyo-e. Vous ne savez pas de quoi de parle? GOOGLE IT DUDE).

Et soudain, la vision du siècle.

Et oui, dans une super camionnette (vous voyez, un peu comme dans les tortues ninja) à la gloire de Mr Nakamura Kazuo se tenaient LES POWER RANGERS en personne ! Et tous vantant les mérites de Mr Nakamura, le "no nukes mayor". Ou plutôt, en CHANTANT ses louanges. C'est sûr qu'avec eux à ses côtés, il va pouvoir "changer les choses" comme le dit le slogan "京都から変えよう" , littéralement "depuis Kyoto, changeons!". 

C'est à ce même instant que m'est venu une autre révélation: et si nos candidats à la présidence en appelaient aussi à l'aide des Power rangers, la campagne n'en serait-elle pas dix fois plus excitante? Non, c'est vrai, qui a besoin d'exposer ses plans sur l'éducation et la TVA quant il suffit de dire: "les power rangers aussi votent pour moi"?

Ben moi je trouve que ce serait la classe.

 Mais là n'est pas le fin mot de l'histoire. Car ils s'est avéré que cette campagne relevait plus du lessivage de cerveau que d'autre chose.  Vous ne regarder pas la télé japonaise? C'est pas grave, le candidat viendra à vous par d'autres moyens. Comme, à tout hasard, le matraquage sonore à toute heure du jour et de la nuit, diffusé par de petites camionnettes (décidément) électorales beuglant aux hauts-parleurs "Nakamura KAZUUUUUUUUUUUUUUUUUOOOO !!" en déambulant dans les rues.

Ou encore, les cohortes de fidèles en imperméable jaune canari (les couleurs de la campagne, sans doute) ou en costume de dalmatien, au choix (le costume de canari devait être à la lessive) rencontrées au détour des rues TOUS LES JOURS alors que je me rendais à l'université. Difficile d'y échapper...

Les résultats de l'élection devraient bientôt tomber, j'ai hâte de voir ce que le Power Ranger effect aura donné...