samedi 26 novembre 2011

Vers l'infini et l'au-delà !!



Bonsoir les loulous ! 

Un post ultra rapide pour vous signaler qu'en vertu du week end de 4 jours dont nous disposons grâce au festival de Doshisha University, Elsa et moi nous en allons à Hiroshima !! (en bus de nuit, tant qu'on est jeunes, faut en profiter)


Au programme: le mémorial de la paix, le château d'Hiroshima, le musée de la paix, le dôme de la bombe A et rando sur l'île sacrée de Miyajima !! A très bientôt pour le récit complet sur Panda Lost In Japan !

PS: oui, ce post n'avait pour fonction que de vous faire baver devant votre écran d'ordinateur. Que voulez vous, on s'amuse comme on peut...

jeudi 24 novembre 2011

La montagne tempétueuse: 嵐山

La mue de Panda Lost in Japan n'est pas due au hasard: le temps du kôyô (紅葉, littéralement "feuilles cramoisies") est enfin arrivé à Kyôto.

Le kôyô est à l'automne ce qu'est le Hanami (花見, "voir les fleurs") au printemps. Le signal de départ d'une nouvelle saison et d'un nouveau rythme de vie. Mais contrairement à l'éphémère hanami, le kôyô peut s'étendre sur trois semaines. S'il n'est pas aussi connu des touristes étrangers que la célèbre floraison rose pâle des sakuras, le kôyô et l'un des évènements les plus attendus des japonais, qui se pressent en masse dès l'annonce des premiers rougissements de feuilles d'érables pour immortaliser l'instant avec leur gros Nikon. Il faut dire aussi que le kôyô n'a rien à voir avec notre automne à nous, pauvres européens. Car les érables prennent une robe flamboyante qui va de l'orange vif au pourpre en passant par le rouge sang: un spectacle sans pareil! Nombre de kyôtoïtes assurent d'ailleurs qu'il s'agit de la meilleure saison de l'année pour visiter Kyôto, encore plus que le printemps. C'est pourquoi internet regorge de sites annonçant la progression heure par heure (si si) du rougissement des feuilles afin d'alerter les randonneurs à l'affût. Et après avoir vu ce spectacle flamboyant, je comprends très bien.

Accompagnée de deux amis, Takuya-kun et Miguel-kun, je suis donc allée hier (et oui, c'était férié niark niark) à Arashiyama (嵐山, quartier montagneux de l'extrême ouest de Kyôto, bordé par la rivière Katsura. Le temps était idéal pour flâner dans les rues et les chemins de forêts, et s'extasier devant chaque feuille d'érable (momiji も紅葉: les plus observateurs auront remarqué que le mot "momiji" s'écrit avec les mêmes kanjis (caractères) que le mot "kôyô", seulement on utilise une lecture différente selon le mot! Oui, le japonais, qu'est-ce que c'est compliqué...).

Je vais à présent vous laisser observer les photos pour que vous puissiez vous faire une idée de l'éclat des feuilles de momijis. Bon visionnage! 















































mardi 22 novembre 2011

De l'art de pédaler à tout va dans les rues de Kyôto

Avis aux âmes sensibles: cet article est avant tout le prétexte le plus plausible que j'aie trouvé pour faire exploser ma passion des memes.

Depuis deux mois, mon quotidien a vite pris la forme boulot-vélo-dodo.
J'exagère: j'aurais dû rajouter "procrastination" et "éclate" à cette petite liste, mais ça aurait gâché tout mon effet, vous m'excuserez donc.

Car l'idée, c'est qu'ici j'ai enfin pu dire adieu à l'infâme cohue de l'heure de pointe de la ligne 13 Châtillon-Montrouge => Duroc => Sèvres-Babylone chaque matin, bye-bye aux doux arômes humanoïdes de la foule compressée, et sayonara à la crasse des années passées accumulée sur le moindre centimètre carré des sièges bleus pseudo-cuir.

Arrivée au Japon, je renouai avec les joies de la tenue de guidon et de la pédale folle. Soit quelques années après la dernière ballade-en-forêt-en-famille dont je me souvienne. C'est avec l'aide non négligeable de mon senpai sciences-pistes, je trouvai ma monture deux jours après mon arrivée. Élégamment prénommée Rune, car on a la classe ou ne l'a pas.



Les toutes premières minutes furent épiques. Autant dire que le pare-choc de la roue avant n'était pas le seul à être un peu rouillé. Jamais plus je ne me moquerais de ces pauvres gosses dont on retire les roulettes salvatrices trop tôt, provoquant un traumatisme psychologique profond qui, peut-être, les paralysera pendant les années à venir. Le secret, c'est le centre de gravité. Aussi, ça peut être un plus de ne pas oublier de tenir le guidon des DEUX mains, histoire d'assurer sa prise. N'est pas japonais qui veut -eux, ils gèrent le vélo sous une pluie battante, tenant d'une main le parapluie, de l'autre à la fois le guidon et le sac de courses. Chapeau. Ayant moyennement confiance dans mon aptitude à copier ce type d'exploit, j'ai opté pour un mignon petit poncho-kway en plastique transparent. Je vous l'ai dit, la classe en toute circonstance.



Mais pourquoi mettre tant d'acharnement à vaquer en vélo par tous temps? C'est simple (les justifications ci-dessous sont classées par importance croissante).

-Sur ma bicyclette, je me sens puissante et respectée: comme la majorité des japonais conduit de ridicules bébés vélos si petits qu'il leur faut faire quatre tours de pédales quand je n'en fais qu'un, et étant naturellement assez grande, je les dépasse tous d'une bonne tête. 

- Le vélo, c'est écolo!

-(Maman, celle-là est pour toi): tous les jours, je fais une heure d'effort physique sans même avoir à y penser! Bon ok, Kyôto c'est tout plat, mais je jure qu'en direction de l'université, on ressent une légère inclinaison qui tire sur les mollets.

-Le vélo, on s'en sert par tous temps. Quand il pleut, le poncho, quand il pèle, le bonnet, et les vaches seront bien gardées.


-La vraie raison, c'est qu'un ticket de métro pour trois stations c'est 2,50€ et que ça me fait grave suer.


Malgré toutes ces bonnes raisons et ma bonne volonté, pédaler tous jours, c'est DUR. Car le microcosme kyôtoïte t'en fait baver. Voici donc quelques règles de survie basiques à appliquer si l'on veut apprécier sa sortie vélo à Kyôto.

1) Tu rouleras sur les trottoirs. Car si tu roules sur la route, tu es mort, et le taxi qui te fauchera ne s'arrêtera pas en chemin.

2) Ton arme la sonnette tu utiliseras. Sans pitié envers les piétons-tortues tu seras.



3) A défaut de sonnette, le crissement de freins vengeurs tu utiliseras.

4) VIGILANCE CONSTANTE! On ne sait jamais quand un salaryman pressé peut sortir de nulle part pour se précipiter dans tes roues, te faire tomber, t'assommer à moitié, te cabosser ton panier avant et t'abandonner en courant. TRUE STORY.



5) VIGILANCE CONSTANTE! Ouais, je sais je l'ai déjà dit mais c'est ultra super important. Ça doit être mon côté Maugrey Fol-Oeil qui ressort.

6) Ménage ton cardio. Les japonais sont de gros malins: chaque route à traverser est bombée DONC ça demande un certain effort pour redémarrer. Ne ricanez pas, je vous y verrais bien.



7) Les petites routes tu éviteras. On ne sait jamais quand un taxi peut débouler sans s'arrêter au gros trait blanc TOMARE (STOP) en pensant que de toute façon, ici, y a jamais personne. Fail. TRUE STORY.


8) Tes dérapages tu contrôleras. Car on a beau faire, malgré toute la bonne volonté du monde on n'est jamais à l'abri d'un imprévu, comme le grand-père du coin qui décide d'arroser le trottoir devant toi (pourquoi? Qu'est-ce que j'en sais moi...), et toi aussi, en fait, par la même occasion, histoire de te mettre en rogne ET de rendre la chaussée glissante. TRUE STORY, again.




J'espère que ces petits conseils vous éclaireront sur ma vie japonaise périlleuse. Demain, je vais faire les courses à vélo. J'ai hâte.