samedi 10 décembre 2011

... à l'île-sanctuaire, Miyajima



Comme promis, retour sur le second jour de notre voyage à Hiroshima! Et selon moi, le plus époustouflant des deux, grâce à la découverte de l'île Miyajima (宮島 soit l'île-sanctuaire), située à 40 minutes de notre auberge de jeunesse en tramway puis ferry. Et il n'y a pas a dire, ce petit bout d'île mérite bien sa place au sein du cultissime Nihon Sankei 日本三景 soit les "trois vues les plus démentielles du Japon". Miyajima donc, mais aussi Amanohashidate pas très loin de Kyôto (autant dire que je prévois une excursion au printemps), et Matsushima, un archipel au large de Sendai (région frappée par le tsunami, au Nord-Est, donc je ne suis pas sûre d'avoir l'occasion d'y aller).


Tellement sublime, en fait, que j'ai pris environ 600 photos de l'île ce jour-là, dont sans doute une bonne centaine et demie uniquement du Tori immergé qui fait la célébrité de l'île, sous toutes les coutures et les angles imaginables. Du coup, je vais vous mettre quelques photos ici puis je ferai quelques articles dédiés uniquement à vous montrer plus de photos, par genre ! J'espère que cela vous convient. (Je me donne du mal, quand même).

 Nous arrivons vers 10 heures aux abords de l'île et apercevons de loin, plongé dans la brume, le fameux tori, cette porte sacrée ancrée dans la mer et qui a fait à juste titre la renommée de l'île. Autant dire que l'excitation est à son comble.
En débarquant, nous découvrons une petite ville toute mignonnette avec ses ruelles tordues, ses fils électriques pendouillant,  ses boutiques d'huîtres grillées et ses...







... SPATULES A RIZ GÉANTES.
Sans blague. A se demander si ce n'est pas ça, la véritable attraction de l'île.


Ah, mais non, finalement, il est bien là, le tori mythique!

Je me sens obligé de poser en mode crazyhighschoolerjapanesetourist. Histoire de marquer ce solennel moment de découverte culturelle intense d'une pierre blanche.

Il faut avouer que ça en jette. D'où les 150 photos. Hypnotisant en fait. Et puis on ne sait jamais, si l'appareil décidait de prendre 149 photos floues et que la dernière était la bonne?

AH! surprise surprise: les daims, le retour. Car ici aussi, ce sont des animaux sacrés. Ils sont bien moins nombreux qu'à Nara, mais apparemment 10 fois plus féroces (d'après ma prof de japonais Toda-sensei, qui a peur à la fois de son ombre et des serial-killers qui rôdent dans les avenues sombres de Kyôto, la nuit. En vrai, je l'aime bien Toda-sensei, on dirait une petite mamie).

Pour info, ce charmant panneau indicatif nous averti que les daims étant des animaux sauvages, ils ne faut ni les toucher, ni les nourrir. Moi, je veux bien, mais peut-être qu'il aurait été bon d'en avertir ces messieurs les daims, qui prennent un malin plaisir à surgir dans votre dos ou à se ruer sur votre cornet de glace afin de vous faucher la boule vanille et le nappage chocolat-noisette. Ce qui, justement, est arrivé à Elsa alors que nous dégustions un petit réconfort après notre ascension de la montagne, mais je vous raconterai après.

Le sanctuaire Itsukushima, construit sur pilotis.

Après ce tour du propriétaire, Elsa et moi décidons de ne pas trop nous attarder afin d'attaquer notre programme intensif pour la journée. Nous avons décidé d'aller au sommet du Mont le plus haut de l'île, le Mont Misen, mais pas au moyen du téléphérique, ultra-cher   un peu surfait. Et puis tout le monde sait que c'est pour les femmelettes. Non, nous, nous allons gravir le mont à la force de nos mollets infatigables et à la sueur de notre front. Il s'avérera que ce ne sera pas qu'à la sueur de notre front uniquement, mais d'à peu près toutes les parties du corps, mais enfin passons sur les détails peu attrayants.

Nous choisissons un sentier un peu à l'écart qui débute au temple Daiso-in, histoire de charger les batteries en spiritualité avant de débuter l’ascension. Et grand bien nous a fait, car ce temple s'est révélé être le plus beau que j'ai jamais vu jusqu'ici, agrémenté par le rouge vif des fleurs de momijis. Juste à tomber par terre.

Le temple se révèle être une succession de divers bâtiments toujours plus haut sur le mont, entourés de petits être peuplant la surface de mousse du sol de la montagne. 

Kawai-land.

Les momijis.

Ces petits bonshommes facétieux prennent toutes les postures et les mimiques qu'on puisse imaginer.

La rampe est constitué de rouleaux que le fait tourner en montant, ce qui fait résonner des clochettes à l'intérieur, sans doute un geste faisant partie du rituel.


Et des statues comme ça, c'est à perte de vue qu'on en voit dans l'enceinte du temple. Curieux et magnifique.

Un assemblage hétéroclite qui donne une ambiance mystérieuse au lieu.

Ceci est un kappa, un être fantastique issu du folklore japonais. Selon les récits, il est l'auteur sympathique de farces dans la vie quotidienne ou le monstre qui attire humains et chevaux dans l'eau pour les noyer. Tortue à bec de canard, la cavité sur son crâne est remplie d'une eau magique de laquelle il tire sa puissance. Mais si vous saluez le kappa en vous inclinant, il fera de même (il est méchant mais poli, normal, on est au Japon) et videra sa cavité, devenant inoffensif!


Et hop, encore et toujours une paire de fesses. Je ne le fait même pas exprès.



Un  Tengu, kami (dieu mineur) du folklore japonais. Il s'agit d'un être plutôt sympa doté de différents pouvoirs paranormaux selon les légendes, très populaire encore aujourd'hui.

Le Panda à sa place.



Nous découvrons au détour d'un sentier un nouvel assemblage de statues, toutes représentant un petit moine et un animal. Je ne fais pas le rapprochement avant de me dire: tiens mais... ce sont les animaux de Fruits Basket*... donc les 12 signes du Zodiaque chinois!! Je n'allais pas mettre les 12 photos ici mais ce sera pour le prochain post dédié au temple ! 

*= je ne m'attends pas à ce que mes chers lecteurs comprennent cette allusion. Du moins pas ceux qui n'ont jamais été des filles de 16 ans fans de shôjo manga, genre noble (hum hum) auquel appartient le manga Fruits Basket, soit un manga pour filles décrivant les aventures de Tohru Honda, orpheline naïve et courageuse, au sein de la famille Soma, affligée par une malédiction qui touche 12 membres, affligés par un pouvoir de métamorphose en l'animal du zodiaque dont ils portent la malédiction. Moi je trouve ça plutôt cool comme pouvoir... Enfin bref, j'arrête de vous embêter avec le passé...




 Nous débutons ensuite l'ascension par le sentier. Imaginez que vous montez un escalier bien raide. A flan de montagne. Pendant 1heure 45 minutes. Maintenant, vous pouvez souffrir.

Mais en vrai, c'était BEAU.
Vue à un tiers du chemin.




Nous croisons de rare courageux.

Je fais remarquer à Elsa: "c'est chouette, on a dépassé pas mal de gens, ça veut dire qu'on se débrouille pas mal non?". Ce à quoi elle me répond "ouais, enfin, c'était des personnes âgées, encore heureux que tu les aies dépassés". Ah, oui. C'est vrai. 

Chapeau quand même, c'était déjà pas facile pour moi (et pourtant, vous savez tous ô combien je suis sportive !! HO HO HO), alors pour les plus de 60 ans...

60 litres de sueur et 6789 marches plus tard, à 529 mètres.

La vue est brumeuse, mais comme dit Elsa "ça fait japonais". Encore heureux!

C'est lorsque nous admirions ce panorama que nous avons décidé de récupérer une bonne partie des calories que nous avions outrageusement perdues en mangeant une glace. Vite achevée par un daim sournois dans le cas d'Elsa. RIP, glace d'Elsa.

Nous redescendons (beaucoup plus vite) par un autre sentier qui nous mène tout droit au parc Momijidani. Un nom qui parle de lui même car là aussi, c'est BEAU.


Après nous être restaurée (huître cuites, une première, et riz au curry), nous décidons d'attendre le coucher de soleil et la marée basse sur le Tori.

Nous attendons quand même plus de deux heures à batifoler sur la plage et à prendre des photos du tori, des nous avec le tori, CENSOREDet quelques dizaines de photos de biatchCENSORED, car il faut bien s'occuper.


Comme je vous l'ai dit, on s'occupe comme on peu. Notamment, en effrayant les japonais avec nos sauts de cabris made in gaijin.

Il avait la flemme de faire le tour par la terre, donc il  a traversé la plage. En nous fuyant. j'ai une belle photo e ses fesses, mais je me suis dit que vous en aviez peut-être marre, des fesses de daims.


Grâce à la marée basse, nous pouvons presque aller marcher sous le tori (ce qui porte bonheur) et nous découvrons sur ses flan des dizaines de pièces emprisonnées par les coquillages et autres algues.


Tout d'un coup, le ciel se pare de rose couleur d'aube et nous mitraillons à nouveau le monument.





Juste sublime. C'est déjà la fin de notre voyage, qui se conclut en apothéose. Sitôt rentrées, nous mangeons et nous couchons pour pouvoir reprendre le bus le lendemain matin bien reposées. Ce premier voyage japonais me paraît déjà inoubliable, et augure sans aucun doute de nouvelles découvertes de toute beauté pour la suite de l'année!

A très bientôt pour plus de photos!

3 commentaires:

  1. Tu gagnes +10 points pour la référence à Fruits Basket /o/

    RépondreSupprimer
  2. Je savais que ça plairait aux ... geeks ? otakus ? (your choice)

    RépondreSupprimer
  3. Tu l'as peut-être expliqué, je l'ai peut-être raté... mais pourquoi ils ont des bavoirs (je suppose que s'en est pas ^^) ??

    RépondreSupprimer