dimanche 9 octobre 2011

Excursions





Il est temps à présent que ce blog rejoigne enfin le but qu'il s'était fixé. C'est à dire faire de Kyôto et du Japon une terre de panda. Ma féroce mascotte, honteusement oubliée lors de mes précédentes excursions, a sorti le bout de son nez aujourd'hui pour aller conquérir le Ginkakuji, ou Pavillon d'argent, qui foule les pieds des montagnes de l'est de la ville.

Mais avant ça, il faut que je vous conte l'aventure on ne peut plus cliché de mon vendredi soir. Comme chacun sait, le vendredi soir, on sort, on boit, on fait la fête et... on va au SUSHI KAITEN.

Au quoi?

Sans doute avez vous capté le mot "sushi", bien connu des jappanophiles, vu que c'est bien le premier mets japonais que l'on rencontre en France -au détriment, malheureusement, du reste de cette cuisine foisonnante de plats plus différents les uns que les autres qu'est la cuisine nippone. 
Le mot "kaiten", lui, sonne sans doute joliment dans vos oreilles sans pour autant évoquer le frémissement de papilles qu'il suscite désormais chez moi. Car "kaiten" signifie simplement "tour, rotation" ou que sais-je encore. Et oui, vous l'aurez deviné, c'est bien d'assiettes de sushis passant sous votre nez sur un tapis roulant-rotatif qu'il s'agit! 

Ce genre ne plaisir ne s'appréciant pas seul, voyez plutôt la bande de joyeux lurons (Flo, Chun et Yasu, instigateur de cette soirée) qui partageait ma table. Les deux autres tables étant occupées par les 10 autres sushiphiles de Doshisha.


Le principe est à la fois simple et amusant: les assiettes de deux sushis défilent devant vous, et vous devez les attraper au vol. C'est le plus proche du tapis qui doit faire preuve à la fois d'un oeil vif et d'une main leste afin de contenter les désirs de ses camarades attendant bien tranquillement qu'on leur livre l'objet de leur appétit. Devinez qui s'y est collé cette fois-ci?


N'allez pas croire que je râle, non non. C'est en fait assez amusant d'avoir ce rôle: je fus pour un soir la gardienne des estomacs de mes amis, tout comme Passe-Partout détenant les clés des énigmes du Fort Boyard. C'est ça, la toute-puissance.

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C'est à ce moment aussi que j'ai réalisé ne rien connaître des sushis. Car attention, rien à voir avec les écoeurants sushis français, gras et peu goûteux (ce que j'en pensais à Paris). Au sushi taiken, le poisson est extra-frais, les sushis étant préparés puis déposés sur le tapis illico, voire, si on le souhaite, préparés spécialement pour nous après avoir passé commande à l'ordinateur de table !


Ci-dessous, sushi de saumon légèrement grillé à l'extérieur. Si je devais faire une comparaison avec le sushi au thon (rouge, j'en ai bien peur, mais je n'en suis pas tout à fait sûre), je suis au regret de vous dire que le thon gagne. Sans aucune hésitation. La texture est onctueuse et fondante à souhait, un vrai régal qu'on avale en une bouchée...

Enfin, deux bouchées si on compte les deux sushis.


N'est-ce pas Flo?


Toutefois, réduire les sushis au thon et au saumon serait une GROSSIERE ERREUR, comme je l'ai appris. Je ne pensais pas qu'on pouvait trouver autant de variétés possibles. Et bien si, au sushi taiken. Là, à force de me l'entendre répéter, vous commencez à comprendre que je suis désormais une fière cliente de sushi taiken (hop, encore une fois, mine de rien. J'essaie de vous faire passer un message subliminal).
Par exemple, ces sushis aux crevettes frites et ... mayonnaise (rien ne fait peur ici, et l'association s'est révélée succulente).

Ho, ho, ho, mais que vois-je? Serait-ce... oui, oui, vous avez bien deviné. Des sushis, au poulpe. Un jour peut-être, je goûterais. C'est sûr, je le ferais: c'est un défi personnel que je me lance. Ca et le sushi de raie crue, aussi, qui avait l'air funky.

 Celui-là a été mon favori sans doute, et je fais à présent une petite dédicace à ma soeur jumelle qui raffole de ce poisson... sushi à la sole!! Mais pas crue, légèrement grillée à l'extérieur. Miam, accompagné d'une sauce soja épaisse et sucrée.
Puisque je parlais d'associations... surprenantes: meet le sushi saumon-fromage (bah, en fait, c'était vachement bon).

Tiens, encore des sushis à essayer la prochaine fois: oeufs de saumon, qui, selon, les dires de Yasu, explosent délicatement dans la bouche quand on les croque. Hum, j'ai hâte (vous la sentez l'ironie là?).


7 assiettes, 700 yens, 7 euros. Avec thé vert à volonté. Et là, vous pouvez partir pleurer sur les prix honteux pratiqués par les restaurants "japonais" parisiens.

Après s'en être mis plein la panse pour la somme modique de 630 yens, nous décidons d'aller digérer à Gion, quartier encore traditionnel de la ville, où nous croisons d'étranges restaurants ultra-classieux, à la porte d'entrée grillagée de barre de bois: Yasu nous explique que ce genre d'endroit, on y rentre que sur invitation... parfois pour assister à un spectacle privé de musique et de théâtre délivré par une geisha -ou plutôt une maiko, le nom qu'on leur donne à Kyôto.

Elsa et Emily dans cette rue pavée au charme amoindri par les dizaines de taxis qui s'y pressent.



Et bien, évidemment, nous sommes à Gion, donc il y a des... maikos! Pardonnez moi pour la maigre qualité de la photo, mais il faisait nuit et cette maiko trottinait à un train d'enfer sur ses geta. On va dire que le flou rajoute un côté mystérieux à cette apparition...



Mes amis les poissons chats sont visibles partout ici... c'est normal, leur cousin géant habite sous le Japon et remue son échine de temps en temps.


L'un des-dits restaurants, avec un nom français bizarroïde, car tout le monde sait que ça fait huppé.


Flou impressionniste des néons kyôtoïtes, à deux pas de Gion. Qui a dit tradition et modernité?


 Et comme une soirée réussie passe forcément par la Kamogawa, nous avons ensuite filé vers les berges pour fêter l'anniversaire d'une étudiante de mon dorm ! Ci-dessus, de gauche à droite: Kôhei, Tatsu, Miguel, Elsa.


Photo de groupe! Christina, Abigail, Miguel, Yasu, Kento, Mirah, moi, Elsa, Kôhei.
Et oui, je fais le V de la victoire. Que voulez vous, il faut bien s'adapter aux coutumes locales!

C'est le lendemain, samedi donc, que nous avons décidé d'aller à la rencontre du Ginkakuji, frère jumeau du Kinkakuji (le fameux Pavillon d'or). A ses pieds débute le nom moins célèbre chemin de la philosophie, que nous n'avons pas eu le temps de parcourir, mais cela viendra...
La dream team: Elsa, Kento, Toby, Flo et Yasu.

Je monterais dedans un jour.

Kyôto, ses takoyaki, son thé vert et sa saucisse de Francfort.


Ici, j'ai dégusté un chou à la crème pâtissière. Aussi bon qu'en France, sans mentir.


Et voici l'entrée du Ginkakuji: temple zen, il a été bâti en 1482 dans les montagnes de l'est par le shogun qui souhaitait rivaliser avec le pavillon d'or construit par son grand-père. Mais son projet de recouvrir le temple d'argent n'a jamais vu le jour... Paradoxalement, Yasu nous a dit préférer ce temple car plus en adéquation avec la simplicité de l'architecture japonaise. Visiter un temple, au Japon, c'est surtout apprécier l'harmonie entre le bâtiment en lui-même et ses jardins, partie intégrante de la spiritualité du lieu. Un temple sans jardin, je n'en ai encore jamais vu et je ne pense pas que cela existe. Mais si jamais je tombe dessus, je vous le dirais !

Evidemment, pas de jardin zen sans sable et gravier passé au râteau pour y évoquer les formes de vagues et de courant.

Le Kogetsudai représente le mont Fuji. Bien que lui aussi constitué de sable et de gravier, on le croirait fait de ciment ultra-compact. Impressionnant.

Charpente du Kannon-den, dont le premier étage a un style japonais tandis que le deuxième a eu des influences chinoises.


Ce phénix de bronze (NON CECI N'EST PAS UN COQ) est le gardien du temple: face à l'est il protège le temple dédié à Kannonbosatsu.




Le Togu-do, deuxième bâtiment de l'enceinte.








Quand j'ai pris cette photo, deux dames japonaises, en voyant mon panda, se sont mutuellement prises en photo avec en criant force "kawaii !!", avant de réaliser que non, cela ne faisait pas partie du paysage habituel du temple, et que c'était moi qui l'avait placé ici. Je comprends que cela les ait surprises: voyons, tout le monde sait que les pandas en plastique sont légion au sein des temples japonais...

Y avait même une bambouseraie dans ce jardin. Niark.







Après être ressortis du temple, nous pénétrons dans un tout autre monde, pour une excursion à Kawai Land, j'ai nommé ici le magasins "tout pour le lapin". C'est simple: toutes les choses  ultra-mignonnes et potentiellement inutiles vendues par ce magasin ont un rapport de près ou de loin avec Panpan et ses confrères. Jugez plutôt.
De petites pochettes...

... des décos pour portable...

... juste des lapins, au cas où on voudrait en mettre dans chaque recoin de sa maison en tatamis.

Je me demande quand même si cette boutique rapporte beaucoup. Parce que bon, ok c'est beau et tout mignon, mais vraiment, ça sert à rien.

Enfin, une information surprenante a rajouté une louche à notre excursion en de hauts lieux spirituels. En redescendant, nous avons appris qu'une presque-divinité était passée par là.


Et oui, c'est lui, Leonardo DiCaprio ! Qui comme le dit l'affiche, a savouré une glace bizarre à côté du temple lors de son passage au Japon pour faire la promo de Inception, le 24 juillet 2010. Je crois que savoir que je foulais le même sol que Leonardo m'a apporté la consécration. 

Mais la pancarte ne disait pas le goût choisi par Leo: thé vert, soda ou soja? Dommage...


1 commentaire:

  1. LEO !! ♥
    Je suis tombée sur ton blog par celui d'Elsa (sur lequel je suis tombée sur Facebook (Facebook que j'ai connu car amie d'un ami qui lui aussi était à Doshisha, mais bref)), et j'adore ! Vive Panda \o/ T'as un super style d'écriture ;)
    Tu avais déjà étudié le japonais avant de venir ? J'ai vu un peu la galère pour les tests d'orientation au début, mais tu racontes pas comment ta langue progresse au fur et à mesure que tu vis dans le pays, ça serait intéressant ^^
    Je suis moi-même actuellement à Osaka pour une durée de six mois... mais au lycée ! Ceci dit, j'aime beaucoup regarder les expériences des autres dans ce merveilleux (*_*) pays, surtout quand c'est aussi addictif à lire =D Continue !

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