jeudi 15 septembre 2011

You're a panda at heart



Vous l'aurez remarqué, je n'ai plus vraiment donné signe de vie depuis quelques jours. Tout simplement parce qu'il n'y avait pas grand chose à raconter.
Car depuis quatre jours, nous essayons de surmonter l'espèce de Welcome Program mis en place par notre université, Doshisha. Ce Welcome Program est bien mal nommé. Parcours du combattant serait plus juste. Laissez-moi vous expliquer.

Le premier jour, on nous jette dans le bain: mardi, 9h30, c'est le Test de placement en japonais. Soit une heure dix de souffrance. Souffrance, car sur les 18 pages, soit 3 grandes parties, je n'ai pu arriver qu'à la fin de la première partie, soit la plus simple. Souffrance car ma voisine semblait parcourir tout ça à une vitesse surhumaine tandis qu'un pauvre petit panda à la ramasse se traînait derrière en rêvant de tout -comme par exemple grignoter du bambou -sauf de ce Placement test. Souffrance car ce test consistait en une unique chose: la GRAMMAIRE. Maintenant, vous comprenez. Finalement, l'épreuve passée, nous nous dirigeons vers le combini de l'université pour déguster une glace à la pastèque. Ben oui, il fait encore super chaud ici !

Mais c'est dans l'après-midi que la véritable blague commence. C'est l'"orientation session". Qui n'a d'orientation que le nom puisque tout, absolument tout, est dit et écrit en japonais. Y compris notre emploi du temps des jours suivants, où se trouvent tout un tas de trucs très importants comme comment s'enregistrer dans les cours, ou ne seraient-ce que les cours disponibles, justement. Oh, tout le monde est gentil et souriant, les japonais sont comme ça, mais c'est fou comme on se sent seule lorsque la moitié de la salle (= la majorité des étudiants chinois et coréens, trop forts) rigole aux blagues endiablées des professeurs tandis que l'autre moitié (= moi et la plupart des occidentaux paumés) se regarde en chien de faïence, esquissant un petit sourire timide et un regard honteux: "Merde, j'ai rien capté, ça a pas l'air si compliqué pourtant..."

Nous avons droit tout de même à une pseudo traduction à la Lost In Translation: tandis qu'un prof explique toutes les démarches en japonais pendant 30 minutes, une traductrice lisant un petit bout de papier nous sort en deux secondes: "So just fill the form before the 20th". MERCI.

Rebelote le deuxième jour, hier, avec cette fois le test oral de placement: les professeurs, adorables, connaissent la cathédrale d'Amiens (!). Sauvée. Et c'est reparti pour de l'"orientation" sur la carte d'immigré ou le compte en banque. Nous nous contentons de hocher la tête de temps en temps, l'air de dire aux professeurs anxieux: "c'est bon, je maîtrise".

On pourrait quand même penser qu'une université accueillant des internationaux soit un minimum pourvue de personnel parlant anglais, MAIS NON. Ou alors c'est une sorte d'inside joke à Doshisha.

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui nous avons passé le meilleur moment depuis le début de semaine: les résultats du placement test. Sans grande surprise, je suis au niveau 1, soit le niveau des nuls, avec Elsa et Teri (qui a pourtant derrière elle deux ans de japonais intensif et qui est bien meilleure que moi. Je commence à questionner la validité de ce test...). Nous suivrons les même cours avec Toda-sensei, une mamie adorable: 15 heures de japonais par semaine, un cours sur la culture Kyotoïte, un cours de théâtre en japonais, sans doute un cours en anglais à déterminer, et nous avons postulé pour le cours sur l'ikebana, l'art floral japonais.

 Alléchant programme... jusqu'à ce que je découvre l'imposture. Chaque "type" d'étudiant est référencé par programme: j'appartiens au Nichibun program, dont les étudiants sont représentés par de mignons petits LAPINS. cela serait passé si les étudiant du programme Bekka (intensif), n'étaient pas représentés par... des PANDAS. Je trouve cela extrêmement offensant.

Mais Teri-chan a tenu à me rassurer en m'affirmant: "You're a panda at heart". Ouf, rassurée. N'empêche que j'aimerais bien être une étudiante Bekka Panda.




La journée n'aurait pu mieux continuer: nous avons eu droit à la cérémonie d'entrée, où une vingtaine de personnes sans doute importantes nous ont parlé et félicité, où un révérend nous a récité une prière puis bénis (et oui, comme la plupart des universités privées au Japon, Doshisha est une université chrétienne, je vous raconterai) et où surtout, nous avons pu assister à ça :




Le Glee club de Doshisha! YEAAH (bon, ok, c'est pas encore comme dans Glee). Il nous ont ensuite interprété le chant officiel de l'université, dont je vous ai si gentiment recopié les paroles.

One purpose, Doshisha, thy name
Doth signify the lofty aim;
To train thy sons in heart and hand
To live for God and Native Land.
Dear Alma Mater, sons of thine
Shall be as branches to the vine;
Tho'through the world we wander far and wide,
Still in our hearts thy precepts shall abide!

Le tout ponctué d'un petit Amen. Autant dire que je ne me sentais pas vraiment à ma place, mais j'ai bien ri. J'ai quand même préféré la découverte des toilettes futuristes en sortant : sur les boutons de gauche, il est écrit "Flushing Sound", "Bidet" et "Shower". Je vous laisse deviner leur utilité!


A très bientôt pour les aventures du week end: ce sera sans doute "Chloé, Teri et Hanako vont à la banque en vélo, avant de se faire arnaquer pour un keitai (téléphone portable").

2 commentaires:

  1. Aller ma p'tite, c'est pas bien grave, les lapins c'est très mignon aussi mon petit panda-travest ! =D

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  2. J'adore la réunion avec l'emblème de l'université en fond AHAH
    Sinon, tu restes notre Panda ma chère chloé.
    Ne t'inquiète pas.
    Bisous
    Stéphanie

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